Comptabilité publique : Pour une harmonisation au système Ohada
Le Conseil national de la comptabilité (CNC) a tenu sa première assemblée plénière, le 20 avril à Libreville. Objectif : se positionner comme un véritable outil de rationalisation et de formalisation de l'information financière et comptable.
Sous la présidence du ministre du Budget, le Conseil national de la comptabilité (CNC) a tenu sa première assemblée plénière le 20 avril courant à Libreville. L'occasion pour Christian Magnagna de refaire l'historique de cette entité. « C'est en 1995 que le gouvernement avait cru bon de doter notre pays d'un conseil supérieur de la comptabilité pour répondre aux objectifs de développement économique et d'intégration régionale », a rappelé le président du CNC, soulignant que cette entité devait permettre aux différentes administrations d'améliorer la présentation, la cohérence et la fiabilité des informations économiques, financières et comptables sur l'ensemble du pays. « Il s'agit là d'une émanation des réformes engagées dans le cadre de la normalisation comptable en zone Cemac et au niveau des Etats parties de l'Organisation pour l'harmonisation en Afrique du droit des affaires (Ohada) », a-t-il poursuivi.
Selon Christian Magnagna, les activités du conseil, lancées en 2011 après la nomination d'un secrétaire permanent, ont porté à ce jour sur la production des textes permettant d'asseoir son organisation et son fonctionnement. « C'est dans le même sens que le chef de l'Etat a instruit le gouvernement en 2012 de mettre instamment en place l'ordre national des experts comptables. C'est à cet effet qu'un projet de loi a été transmis au Parlement », a-t-il fait savoir. Ainsi, a-t-il précisé : « Cette réunion s'inscrit dans la volonté du chef de l'Etat de mettre la gouvernance financière et comptable au cœur de l'administration de notre pays. C'est le lieu ici de saluer les efforts déployés par notre administration dans la consolidation des directives de la Cemac relatives à la gestion budgétaire et comptable ». Le ministre du Budget a ainsi insisté sur la responsabilité des conseillers, ces derniers étant les pionniers de la normalisation comptable au Gabon. « Le gouvernement sait pouvoir compter sur votre expertise pour faire du CNC un véritable outil de rationalisation et de formalisation de l'information financière et comptable », a-t-il lancé.
Christian Magnagna reste convaincu que grâce à cet outil, il sera plus aisé de parvenir à une meilleure cohérence dans la lisibilité des statistiques, des prévisions et des réalisations des agrégats macroéconomiques, budgétaires et financiers de l'Etat. « Par ailleurs, les réformes comptables effectuées au niveau de la comptabilité de l'Etat, pour se rapprocher du système Ohada des entreprises, confirment la nécessité de moderniser le secteur public pour l'arrimer aux standards et aux bonnes pratiques de la comptabilité privée », a-t-il affirmé, invitant les conseillers à engager une réflexion de fonds sur l'organisation du CNC, son mode de fonctionnement et son programme de travail. « Votre expertise multisectorielle (...) contribuera à réussir et intensifier vos échanges. Elle permettra au CNC de faciliter la mise en cohérence des plans comptables de l'Etat, des banques et des établissements financiers avec le système comptable de l'Ohada et de promouvoir une meilleure appropriation des normes comptables internationales », a conclu Christian Magnagna.
Une séance de travail d'autant plus importante que la portée des tâches dévolues au CNC est grande. La structure a pour missions, entre autres, d'interpréter et émettre des avis sur l'application des normes comptables ; donner son avis préalable sur toutes les réglementations, instructions ou recommandations d'ordre comptable ; mener et encourager les recherches théoriques et méthodologiques en matière de comptabilité ainsi que leurs applications pratiques ; prendre part aux travaux des organismes internationaux de normalisation comptables ; etc.
Stevie Mounombou
gabonreview.com