Soutenance d'une thèse OHADA le 7 juin 2012 aux Facultés Universitaires Notre Dame de la Paix (Belgique) sur la conclusion des contrats par voie électronique
- 19/06/2012
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Une défense de thèse de doctorat a eu lieu le 7 juin 2012 aux Facultés Universitaires Notre-Dame de la Paix (Belgique). Soutenue par Windpagnangdé Dominique KABRE, la thèse porte sur « La conclusion des contrats par voie électronique. Etude de droit burkinabè, à la lumière des droits européen, belge et français ».
Le jury était composé du Professeur Yves POULLET (FUNDP, président du jury), du Professeur Etienne MONTERO (promoteur - FUNDP), du Professeur Judith ROCHFELD (Université de Paris I), du Professeur Filiga Michel SAWADOGO (Université de Ouaga II) et du Dr Hervé JACQUEMIN (FUNDP).
Le jury, ayant reconnu la bonne qualité de la thèse et de la soutenance, a décerné le titre de Docteur en sciences juridiques au candidat et a autorisé la publication de la thèse (Précisons que la Belgique ne connaît pas les mentions comme en France).
Résumé de la thèse :
Les contrats par voie électronique, caractérisés par l'immatérialité et la rapidité de leur conclusion, l'éloignement des parties contractantes, l'automatisation du processus de conclusion des contrats et l'opacité des réseaux électroniques, se distinguent des contrats formés dans le monde traditionnel. Ces caractéristiques ont donné naissance à un mode technique particulier de conclusion des contrats, régi par des règles juridiques particulières tant en droit burkinabè qu'en droits européens, belge et français. Ces règles propres aux contrats électroniques constituent ce qu'on peut appeler le « droit spécial de contrats électroniques ». Le postulat de ce dernier est que celui qui utilise l'outil électronique pour faire des propositions de contrat se trouve en position de force vis-à-vis de son cocontractant. En droits burkinabè, européen et belge des contrats électroniques, le premier est qualifié de « prestataire de services » et le second est nommé « destinataire du service ». En droit français, ces deux parties sont respectivement désignées par les notions de « professionnel » et de « destinataire de l'offre ».
Dans les rapports juridiques ainsi définis, l'étude montre que le droit spécial des contrats électroniques donne naissance à un processus de formation du contrat différent de celui du droit commun des contrats. D'abord, le droit burkinabè des contrats électroniques, à l'image du droit français en la matière, infléchit les conditions classiques de formation des contrats que sont l'offre et l'acception. Une telle analyse pourrait valoir également en droit belge notamment dans les relations entre professionnels et consommateurs. En outre, le droit burkinabè des contrats électroniques prolonge le moment de la formation de ceux-ci. Ce prolongement tient à l'obligation imposée au prestataire de services de communiquer un accusé de réception de la commande et au droit de rétractation qui permet à son bénéficiaire de renoncer, dans certains cas, au contrat au bout d'un certain délai. D'une part, l'analyse du mécanisme de l'accusé de réception de la commande à la lumière des caractéristiques du contrat conclu par voie électronique conduit à admettre que celui-ci ne peut être considéré comme formé qu'à la communication de l'accusé de réception de la commande. Ainsi, l'existence du contrat électronique suppose sa confirmation par le prestataire de services. D'autre part, l'analyse du régime juridique et de la finalité du droit de rétractation incline à penser que la formation du contrat électronique, dans les cas où un tel droit existe, n'est définitive qu'en l'absence de renonciation de celui-ci pendant le délai de rétractation. Ainsi, la formation du contrat électronique suppose que le bénéficiaire du droit de rétractation confirme le contrat en s'abstenant de se rétracter. Il en résulte que le contrat électronique se conclut selon les étapes suivantes : une offre émise par le prestataire de services ou le professionnel, une acceptation exprimée par le destinataire du service, une confirmation de la commande par le prestataire de services (ou le professionnel) et, le cas échéant, une confirmation du contrat par le bénéficiaire du droit de rétractation. Dans un tel schéma, le moment ultime de la formation du contrat est fixé rétroactivement à la réception de l'accusé confirmatif de la commande. Quant au lieu de la formation du contrat électronique, il ne devrait pas être déterminé par les critères classiques de réception ou d'émission qui génèrent des solutions imprévisibles dans l'environnement électronique. Il convient de le fixer au lieu d'établissement, plus précisément au lieu d'établissement du destinataire du service (destinataire de l'offre). L'étude établit que ces conclusions peuvent, avec des variations, être retenues en droits français et belge.
Ainsi, le processus de conclusion du contrat électronique est soumis à un régime juridique original. Il est alors concevable de parler de contrats électroniques pour désigner, non pas des contrats distincts par la nature juridique de leurs prestations, mais des contrats dont le processus de conclusion est particulier.
Pour plus d'informations, veuillez contacter :
Dr Winpadgnangdé Dominique KABRE
Assistant à l'UFR / Sciences juridiques et politiques de l'Université de Ouaga II
Email : domikabr@yahoo.fr.
29/07/2024 15h52 NGONO MORELLE
Félicitations Dr.KABRE