M. Alioune Badara MBENGUE a soutenu publiquement le 09 mars 2018 à 15 heures, à l'Université Gaston BERGER de Saint-Louis (Sénégal), une thèse de Doctorat en Sciences de Gestion intitulée : « De la qualité de l'information comptable publiée par les sociétés cotées sur les bourses ouest-africaines : Bourse Régionale des Valeurs Mobilières (BRVM / UEMOA) et Ghana Stock Exchange ».

Composition du jury :

• Président : Monsieur Amadou Lamine DIA, Professeur à l'Université Cheikh Anta DIOP de Dakar
• Rapporteurs :
  • Monsieur Boniface BAMPOKY, Professeur à l'Ecole Supérieure Polytechnique (ESP) de l'Université Cheikh Anta DIOP de Dakar.
  • Monsieur Félix ZOGNING, Professeur à l'Université du Québec en Outaouais (UQO) au Canada
• Examinateur : Monsieur Birahim GUEYE, Professeur à l'Université Gaston BERGER de Saint-Louis
• Directeur de recherche : Monsieur Jean-François CASTA, Directeur de recherche associé à l'Université Gaston BERGER de Saint-Louis et Professeur à l'Université Paris-Dauphine

Résumé :

Ce travail de recherche se propose d'examiner la qualité de l'information comptable publiée par les sociétés cotées à la Bourse Régionale des Valeurs Mobilières (BRVM) et au Ghana Stock Echange (GSE) sous l'angle de son utilité pour la prise de décision par des investisseurs financiers. Cette recherche questionne plus particulièrement l'hypothèse d'efficience informationnelle des marchés de capitaux, notamment au regard des facteurs de contingence relatifs à l'environnement juridique et normatif (référentiel comptable).

Cette recherche repose sur une approche comparative ayant pour but d'observer le rôle joué par l'information comptable sur deux marchés financiers de référence en Afrique de l'Ouest, de taille comparable, mais caractérisés par des environnements juridiques et normatifs fondamentalement différents. En effet, les états financiers des sociétés cotées à la BRVM sont établis conformément au référentiel sous régional SYSCOHADA, alors que ceux des sociétés admis au GSE sont établis selon le référentiel International Financial Reporting Standard (IFRS). Au plan managérial, la question de recherche a pour objet d'éclairer/ d'alimenter le débat mobilisant les normalisateurs comptables d'Afrique francophone, et plus particulièrement de l'OHADA, au regard du processus de transition vers le référentiel IFRS (adoption de l'Acte Uniforme relatif au Droit Comptable et à l'Information Financière, AUDCIF, 2017). Dès lors, la question du rôle d'une information comptable publiée semble d'autant plus pertinente dans un environnement ouest-africain caractérisé par de marchés financiers peu efficients et par la difficulté, pour les investisseurs, d'obtenir une information économique de qualité.

Au plan méthodologique, afin de s'assurer, toutes choses égales par ailleurs (Ceteris paribus), de la comparabilité des deux marchés financiers de référence, les données ont fait préalablement l'objet d'une Analyse en Composantes Principales (ACP). Celle-ci a confirmé l'hypothèse formulée.

Sur le fond, cette recherche s'inscrit dans le courant des Value Relevance Studies, qui s'intéressent à la pertinence des chiffres comptables (accounting numbers) pour des investisseurs intervenant sur ces marchés boursiers. Classiquement, la méthodologie mobilisée permet de s'interroger (1) sur le degré d'association entre l'information comptable publiée et les performances boursières enregistrées par les sociétés cotées (Etudes d'associations) et (2) sur l'impact des chiffres comptables, dans une fenêtre entourant leur date de publication, sur les cours boursiers et les volumes de transaction (Etudes d'événements).

Dans le contexte ouest africain, la thèse pose l'hypothèse générale qu'il existe une association positive entre des indicateurs comptables (résultat net, valeur des capitaux propres) et le rendement boursier des entreprises cotées, et que cette association serait plus forte pour les données comptables issues du référentiel IFRS qui est connu pour son orientation marché.

L'analyse économétrique en données de panel permet de faire ressortir empiriquement les résultats suivants :

• Il existe une association positive significative entre données comptables et indicateurs boursiers. Cependant, cette association ne suit pas nécessairement un processus linéaire : par ex. elle peut prendre une forme quadratique pour la valeur des capitaux propres ;
• les données comptables de l'exercice précédent semblent mieux expliquer les performances boursières de l'exercice en cours ;
• les états financiers publiés conformément au référentiel IFRS ne semblent pas, dans ce contexte, avoir un plus grand pouvoir explicatif ;
• les données de marché (cours et volumes) varient significativement (analyse de variance) autour de la date de publication des données comptables : les états financiers auraient, dans un environnement pauvre en information publique, un certain contenu informationnel pour les marchés financiers ouest-africains.

Mots clés : Utilité décisionnelle de l'information comptable, Value Relevance Studies, études d'associations, études d'événements, IFRS, SYSCOHADA, BRVM, Ghana Stock Exchange, Théorie positive de la comptabilité, Efficience informationnelle des marchés financiers.

Pour plus d'informations, veuillez contacter :

M. Birahim GUEYE
Email : birahim.gueye@ugb.edu.sn